Essai BMW Série 5 Touring (525d F11)

La dernière version de la BMW Série 5 (F10), arrivée en 2009 pour remplacer l’E60 s’est imposée comme la version la plus aboutie et la plus luxueuse de la lignée. En en faisant l’acquisition, je me suis posé la question : dans cette débauche de luxe et de raffinement, a-t-elle perdu de sa superbe en tant que berline sportive ?

BMW 525d Touring

Un Touring sinon rien

Dans ma recherche d’un véhicule pour remplacer ma (très) bien aimée 325d Touring, j’ai eu l’occasion d’étudier beaucoup de cas. Audi ? Non. Manque de personnalité des modèles à mon sens et amour de BMW bien trop important pour passer à autre chose. BMW alors. Oui mais laquelle ? Une Série 3 à nouveau ? Il est vrai qu’après 2 E90, j’en étais plus que satisfait mais j’avais envie de passer à autre chose. Un X5 alors, pour le côté pratique et la position en hauteur ? Intéressant mais non, pas pour l’instant. Et là, en parcourant les annonces, c’est le coup de cœur. Une Série 5 Touring M-Sport avec ses magnifiques jantes de 19 pouces (parfaites vues les dimensions du bestiau) et un somptueux habitacle baigné de soleil grâce au toit ouvrant panoramique. C’est une 525d, un des derniers modèles de 525 équipés du 6 cylindres 3 litres (obligatoire pour moi). Ni une, ni deux, j’ai craqué.

BMW 525d Touring

Long courrier

La première chose qui frappe sur cette génération de Série 5, c’est le gabarit. 4,90m de long, plus de 2 mètres de large avec les rétros, autant vous dire que c’est un « gros porteur ». Avec 1950 kg annoncés (à vide), on est loin de la ballerine. Dans l’habitacle l’impression d’espace est bien là. Vous voyez la galerie des glaces à Versailles ? C’est presque ça. Cette sensation est renforcée par la présence du toit ouvrant panoramique dans lequel on pourrait faire passer une Twingo (j’exagère, mais pas de beaucoup). Assis dans les larges sièges confort, réglables dans tous les sens, avec le coude posé sur l’ENORME console centrale, l’impression d’être aux commandes d’un A380 est bien présente. Le bloc compteurs intègre un écran dans son fond tandis que celui du GPS singe le home cinéma de papa. Sur la console, on trouve la molette de l’i-Drive à côté du joystick de la boite auto 8 rapports jouxtant la commande des modes de conduite … A part un stage chez Airbus, rien de vous prépare à ça.

BMW 525d Touring

L’équipement plus que complet associé à une finition hors pair, du niveau de ce que l’on peut voir dans les meilleures Audi, n’a d’égal que le confort de roulement et l’insonorisation. Il n’y a pas que le faux talbin qui s’fait dans l’feutré …

BMW 525d Touring

Auto-routière

Là, on est dans des dimensions que seules les BMW Série 7 et autres Mercedes Classe S pouvaient nous offrir il y a encore quelques années. Et c’est de là qu’est venue mon inquiétude. La Série 5, routière sportive au toucher de route inégalable dans sa catégorie, est-elle parti boxer dans la catégorie poids lourds au détriment de ce qui fit sa renommée ?? Et bien oui et non … Je sais, ce n’est pas une réponse, je vais donc développer.

Oui, car avec son gabarit et son poids conséquent (on dépasse les 2 tonnes avec le plein et 2 personne à bord) les lois de la physique vous rattrapent beaucoup plus vite qu’avec les versions précédentes, quel que soit le mode de conduite choisi. Oui encore, la faute à une direction qui manque de consistance en mode confort et qui est trop filtrée bien que plus lourde en modes sport et sport + (on a l’impression d’avoir affaire à un volant à retour de force de jeu vidéo).

BMW 525d Touring

Non à présent, car cette auto conserve, derrière cet aspect filtré et embourgeoisé, l’ADN BMW. Vous savez cette répartition des masses quasi-idéale et cette propension à virer à plat jusqu’à des vitesses inavouables en vous traduisant les réactions du châssis directement dans le séant. Toujours jouissif, même si dans ces exercices la E60 faisait un peu mieux.

Le 6 cylindres, lui, fait toujours des merveilles. Modèle d’élasticité et de souplesse, les 204 ch sont tous là. Les 450Nm de couple répondent systématiquement à chaque sollicitation de la pédale de droite, bien aidés par la somptueuse boite auto à 8 rapports qui permet au moulin d’évoluer systématiquement sur le bon régime. Les rapports s’enchaînent dans la plus grande douceur. En cherchant la petite bête on pourrait peut-être lui reprocher un léger lag sur certains rétrogradages qui nécessitent parfois de tomber 3 voir 4 rapports. Mais là, c’est vraiment pour pinailler. Avec un 0 à 100 en 7,3s et un joli 240 km/h en pointe c’est tout à fait acceptable. Les relances pourront quant à elles vous permettre de vous mettre pas mal de monde dans le rétro.

BMW 525d Touring

Au service de la polyvalence

La nouvelle version perd donc un peu de feeling mais se rattrape sur son extraordinaire aptitude à tout faire. Maniable en ville pour une auto de cette taille, pratique au quotidien de par son habitabilité et son coffre (surtout en Touring grâce au hayon à lunette indépendante) et surtout, et là j’insiste, royale sur autoroute. Non, quand je dis royale, je suis en dessous. Elle y est impériale ! En mode confort c’est la ouate qu’elle préfère et le silence est roi. De quoi vous emmener à 500 voir 1000 bornes alors que vous étiez juste parti chercher le pain. Avec cette génération, la BMW Série 5 est passée de routière surdouée à autoroutière chevronnée et ça lui va bien. Elle laisse le statut de berline sportive une nouvelle série 3 qui a bien grandi et conserve son titre de reine des auto(s)routières.

BMW 525d Touring

BMW 525d Touring

 

Détails techniques

BMW 525d Touring (F11) 2010

Moteur/Perfs :

6 cylindres en ligne 3 litres turbo diesel – 204 ch (suffisant) – 450Nm (très pratique)
0 à 100 km/h en 7,3s (pas mal) – 240 km/h en pointe (joli)

Dimensions :

Longueur 4,90m – Largeur 2,09m – hauteur 1,49m (c’est gros)
Volume du coffre 560l jusqu’à 1670l (c’est beaucoup)
Réservoir 70l (c’est pas mal)

Autres :
Conso 6,4l/100km (c’est très bien)
Rejets CO2 : 164g/km (mais on s’en fout …)

Cet article a été rédigé par Jean-Baptiste Dessort, auteur du « Billet Auto« . Vous pouvez le retrouver sur Facebook à cette adresse: https://www.facebook.com/LeBilletAutoDeJb/ ou sur son blog ici: http://www.lebilletauto.com

 

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3 Comments

  1. says: ML

    Bonsoir,
    J’ai craqué pour une F11 530d (245ch) en fin d’année après une E61 525d (197ch).
    Habitué de longue date des BMW (essence), la E61 a été une BMW décevante:
    – confort et finition en deça de ce que l’on peut attendre d’une auto à ces tarifs,
    – une chaudière à mazout, certe performante, mais sans éclat,
    – un train avant en deçà de tout à l’opposé d’un train arrière parfait, imposant sous virage et décrochage de l’avant,
    – une fiabilité calamiteuse et une conception parfois surprenante.

    La F11 est une BMW comme elles devraient toutes être! Une vraie propulsion, un train avant qui emmène la voiture sur des rails. Très filtrée, confort haut de gamme oblige, les sensations sont atténuées et tout est ouaté.
    Le 3 litres fait presque oublier son carburant (sauf à la pompe!), plein partout associé à la fantastique ZF8, il propulse la 5 à un rythme inavouable quelque soit l’itinéraire.
    Méfiance tout de même, le freinage paraît léger, mais vous roulez bien plus vite que vous ne le pensez et le jouet fait 2T!

    1. says: TontonGreg

      Merci pour ton retour, surtout que je suis aussi intéressé par une F10 ou F11 🙂

      Les finitions de la E61 décevantes? ça ne m’étonne pas, BMW a été très critiqué pour leurs finitions à cette période. Ils se sont rattrapés aujourd’hui, ouf!

      A+

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